article source: http://www.worldcommunitygrid.org/about_us/viewNewsArticle.do?articleId=480
traduction et relecture pour l'AF: Elgrande et Ouser
"Aider une équipe internationale de chercheurs contre le virus Zika"
Par le Dr. Carolina Horta Andrade
Université Fédérale du Goiás, Brésil
19 mai 2016
Récapitulatif
Le virus Zika était relativement inconnu avant 2015, lorsqu’il a fait les gros titres à cause de sa diffusion rapide et de son lien supposé avec des troubles cérébraux sévères des nouveau-nés transmis par leurs mères qui avaient contracté le virus pendant la grossesse. Le Dr. Carolina Horta Andrade, chercheuse principale pour le nouveau projet OpenZika, explique comment elle et une équipe internationale de chercheurs vont utiliser le World Community Grid afin d’accélérer la recherche pour un traitement anti-Zika efficace.
Dr. Carolina Horta Andrade, chercheuse principale d’OpenZika
Introduction
Peu de personnes avaient entendu parler du virus Zika avant 2015, lorsqu’il a commencé subitement à s'étendre sur le continent américain, particulièrement au Brésil. Le virus est surtout propagé par le moustique Aedes aegypti, bien qu’une transmission sexuelle et sanguine soient possibles. Un pourcentage actuellement inconnu de femmes enceintes ayant contracté le virus Zika ont donné naissance à des nouveaux-nés souffrant d’une maladie appelée microcéphalie, qui aboutit à de graves problèmes de développement du cerveau. Dans d'autres cas, des adultes et des enfants qui contractent le virus Zika ont souffert de paralysie et d'autres problèmes neurologiques.
Actuellement, il n’y a ni traitement ni vaccin contre le virus Zika. Étant donné que le Zika est rapidement devenu une préoccupation de santé publique internationale, mon équipe et moi travaillons avec des chercheurs ici au Brésil ainsi qu'aux États-Unis pour trouver des traitements possibles, et nous utilisons le World Community Grid pour accélérer notre projet.
Historique
Le Monde est aujourd’hui de plus en plus alarmé par le virus Zika, et avec raison. Jusqu’à récemment il y a eu peu de recherche sur cette maladie, mais au cours des derniers mois elle a été liée à des déficiences cérébrales sévères chez certains nourrissons ainsi que sur de potentielles atteintes neurologiques chez les enfants et les adultes. En tant que scientifique et citoyenne brésilienne, qui a été fortement affectée par le Zika, je suis déterminée à me battre contre le virus, mais mon équipe et moi aurons besoin du soutien des volontaires du WCG afin de fournir l'énorme puissance de calcul nécessaire pour notre recherche d'un traitement Zika.
Je suis professeure à l’Université fédérale du Goiás (UFG) au Brésil, et la directrice de LabMol, un laboratoire universitaire qui recherche des traitements pour des maladies négligées et le cancer. Mon domaine est la chimie médicinale et computationnelle, mettant l’accent sur la conception et la découverte de médicaments pour les maladies négligées. J’ai d’abord commencé à m’intéresser au travail dans ce domaine parce que ce sont des maladies qui n'intéressent pas les laboratoires pharmaceutiques, puisqu'elles affectent principalement des populations marginalisées dans des pays en voie de développement ou sous-développés. Cependant, ces maladies sont très invalidantes et, pour la plupart d’entre elles, il n’y a pas de traitements médicamenteux adéquats. Le Brésil est vulnérable à un certain nombre de maladies négligées, comme la dengue, la malaria, la leishmaniose, la schistosomiase et d’autres. Mon plus grand désir est de trouver des traitements pour améliorer la vie de milliers de gens à travers le Monde souffrant de ces maladies.
En 2015, J'ai commencé un projet en collaboration avec le Dr. Sean Ekins, un pharmacologue ayant une vaste expérience de recherche, en se concentrant sur le développement de modèles informatiques pour identifier des composés actifs contre le virus de la dengue, qui est une grave maladie transmise par les moustiques dans le monde entier. Ces composés actifs pourraient devenir des candidats pour des médicaments antiviraux. Nous en sommes maintenant au stade de la sélection des composés pour commencer des essais en laboratoire. En janvier 2016, lorsque l'éruption virale Zika au Brésil est devenue alarmante, Sean and moi avons décidé d’élargir notre recherche sur la dengue, et nous avons inclus le virus Zika dans notre travail, puisque ces deux maladies sont de la même famille virale.
Dr. Sean Ekins, CEO, Collaborations Pharmaceuticals, Inc.
Sean m'a invitée ainsi que d'autres collaborateurs à écrire un article de point de vue scientifique qui a été publié au début de 2016, sur la nécessité d’une découverte d’un médicament libre pour le virus Zika. Ce travail a attiré l'attention de l'illustrateur scientifique John Liebler, qui a voulu produire une image complète de la molécule du Zika. Nous utilisons l'illustration qu'il a créée (montrée ci-dessous) comme un graphique pour le projet OpenZika.
Droit d’image (copyright) John Liebler, www.ArtoftheCell.com. Tous droits réservés. Utilisé selon permission.
L'intérêt de John nous a inspiré pour essayer de modeler chaque protéine du virus Zika, qui a directement mené à l'écriture d'un article novateur avec des modèles homologues de toutes les protéines du virus Zika. (Les modèles homologues qui sont informatisés et les rendus tridimensionnels de protéines au sein d'un organisme, sont utiles lorsque la structure d'une protéine n'est pas connue expérimentalement, ce qui est le cas pour le virus Zika.)
L’équipe de recherche d‘OpenZika
Après que Sean et moi ayons commencé notre travail sur le virus Zika, il m’a présenté le World Community Grid. Sean avait déjà collaboré avec le Dr. Alexander Perryman de l’Université Rutgers, Ecole de Médecine du New Jersey, qui était auparavant à l’Institut de recherche Scripps où il a joué un rôle clé sur deux projets du WCG: Fight AIDS@Home et GO Fight Against Malaria. Sean et Alex sont tous deux co-chercheurs principaux avec moi sur le projet OpenZika.
Dr. Alexander Perryman, co-chercheur principal, et Dr. Joel Freundlich, collaborateur, Ecole de médecine Université Rutgers, New Jersey.
L‘ équipe de recherche inclut aussi mes collègues d’UFG, le Dr. Rodolpho Braga, le Dr. Melina Mottin et le Dr. Roosevelt Silva; le Dr. Jair L. Siqueira-Neto de l’Université de Californie, San Diego; et le Dr. Wim Degrave de la Fondation Oswaldo Cruz au Brésil, qui travaille déjà avec le World Community Grid au sein du projet the Uncovering Genome Mysteries, parmi d'autres.
L’équipe de l’UFG inclut le Dr. Rodolpho Braga, le Dr. Carolina Horta Andrade, le Dr. Melina Mottin and le Dr. Roosevelt Silva (pas sur la photo).
Ce large groupe de collaborateurs signifie que l'équipe est composée d’un ensemble de compétences et a l'expérience nécessaire afin de conduire cette recherche de bout en bout, certains des chercheurs sont des experts de modélisation informatiques tandis que d'autres ont une vaste expérience en laboratoire.
Nos objectifs
Le projet OpenZika sur le WCG a pour but d'identifier des candidats médicamenteux pour traiter le virus Zika sur des personnes qui ont été infectées. Le projet utlisera un logiciel pour examiner des millions de composés chimiques contre les protéines cibles que le virus Zika utilise probablement pour survivre et s'étendre dans le corps humain, selon ce qui est connu des maladies semblables comme le virus de la dengue et la fièvre jaune. Lorsque les connaissances scientifiques du virus Zika auront augmenté durant les prochains mois et les protéines cibles seront identifiées, l’équipe OpenZika utilisera ces nouvelles connaissances pour affiner notre recherche.
Notre travail sur le World Community Grid n’est que la première étape d'un projet plus vaste de découverte d'un nouveau médicament afin de combattre le virus Zika. Ensuite, nous analyserons les données obtenues du criblage virtuel du WCG afin de choisir les composés qui seront les plus prometteurs. Après que nous ayons déterminé et testé les composés qui pourraient être efficaces dans la destruction du virus Zika, nous publierons nos résultats. Dès que nous aurons prouvé que certains des composés candidats peuvent vraiment tuer ou désactiver le virus dans des tests à base de cellules, nous et d'autres laboratoires pourrons alors modifier les molécules pour augmenter leur puissance contre le virus, en s’assurant que ces composés modifiés soient sûrs et non-toxiques.
Nous nous engageons à publier tous les résultats au public dès qu'ils seront complets, ainsi d'autres scientifiques pourront aider au développement de certains de ces composés actifs dans de nouveaux médicaments. Nous espérons que le projet OpenZika comportera une seconde étape, où nous pourrons exécuter des criblages virtuels sur beaucoup plus de composés.
Sans cette recherche-et d’autres projets qui étudient le virus Zika- cette maladie pourrait devenir une plus grande menace en raison de la diffusion rapide du virus par les moustiques, le sang et la transmission sexuelle. Le lien entre le virus Zika chez les femmes enceintes et les troubles cérébraux graves sur les enfants pourraient affecter une génération plus vaste d'un nombre habituel de personnes qui ont des sérieuses difficultés neurologiques.
Et sans les ressources du World Community Grid, en utilisant que les ressources de notre laboratoire, nous ne pourrions seulement examiner que quelques milliers de composés sur certaines des protéines du Zika, et cela prendrait des années pour examiner des millions de composés sur toutes les protéines du Zika. Ceci limiterait sérieusement notre potentiel pour la découverte de médicaments.
En mettant à contribution les volontaires du WCG cela nous permettra par informatique d’évaluer plus de 20 millions de composés juste dans la phase initiale (et potentiellement jusqu'à 90 millions de composés dans les phases futures). Ainsi, exécuter le projet d'OpenZika sur le World Community Grid nous permettra de grandement étendre l'échelle de notre projet, et cela accélérera le rythme auque nous pourrons obtenir des résultats vers un médicament antiviral contre le Zika.
En travaillant ensemble et en partageant notre travail avec la communauté scientifique, beaucoup d'autres chercheurs dans le monde pourront aussi mettre en avant des candidats moléculaires prometteurs, et ainsi accélérer le progrès vers la mise en déroute l'épidémie du Zika.