einstein@home

traduction: ElGrande    relecture: Maugou

Chers volontaires d'Einstein@Home,

La mise à jour des détecteurs LIGO s'est achevée après 5 ans de travaux et nous avons fait un grand pas en nous rapprochant de la première détection directe d'ondes gravitationnelles laquelle marquera le début d'une nouvelle ère de l'astronomie. Au moment de l'écriture de cette lettre d'information, Advanced LIGO a commencé sa première série d'observation « 01 », après sa phase de mise en service étendue et une batterie de test techniques. L'équipe d'Einstein@Home est vraiment excitée et attend avec impatience les données de la plus sensible onde gravitationnelle jamais enregistrée.

Dans la première semaine de Septembre, plus de 200 scientifiques des ondes gravitationnelles de la collaboration du LIGO Virgo se sont rassemblés pour leur réunion d'automne. De nombreux membres de l'équipe Einstein étaient présents et ont rendu compte de leurs recherches en cours sur les ondes gravitationnelles. Pendant cette réunion, le 7ème numéro du LIGO magazine, comportant un article de 4 pages sur Einsten@Home, est sorti. Vous pouvez le lire gratuitement ici [1].

Notre seconde lettre d'informations de cette année comporte des nouvelles de l'administration et des mises à jour du projet de nos trois recherches sur les étoiles à neutrons à rotations rapides (à travers les ondes gravitationnelles, les ondes radio et les rayons gamma). Nous sommes très heureux de déclarer 3 nouvelles découvertes ! Une a été réalisée grâce aux données du télescope spatial Gamma-Ray Fermi de la NASA et 3 autres grâce aux données du télescope radio d'Arecibo. Voir ci-dessous pour plus de détails sur ces découvertes.

Notez que nous communiquons sur un poste d'ingénieur informatique à Einstein@Home à l'UWM de Milwaukee [2] . Si vous avez les compétences requises et que vous êtes intéressé, veuillez faire votre demande.

Bruce Allen, Directeur, Einstein@Home


Nouvelles sur la recherche des ondes gravitationnelles (M. Alessandra Papa)

La recherche plein ciel d'Einstein@Home de signaux continus d'onde gravitationnelle dans la gamme de fréquence de 50 à 510 Hz en est aux dernières étapes. Grâce à votre soutien constant, nous avons assez de puissance de calcul (de traitement) pour mettre en œuvre une hiérarchie de suivi. Chaque étape était plus délicate que la précédente et agrandirait un signal s'il était présent et rejetterait de plus en plus de fausses alarmes (variations aléatoires du bruit imitant un signal).

A la date de la première lettre d'information, nous avions terminé le premier suivi (FU1), lequel portait sur un total de 16 millions de candidats. A partir de cela, le prochaine étape (FU2) suivait environ 5,5 millions, en utilisant une configuration différente pour augmenter la sensibilité. Les données étaient divisées en 40 segments, chacun avec un temps d'observation uniforme plus long, à savoir 140 heures contre 60 heures utilisées pour FU1. Environ 1 candidat sur 5 qui étaient examinés avec FU2 méritait d'être inspecté minutieusement durant la troisième étape de suivi (FU3).
La troisième et dernière étape utilise des segments de données de 140 heures de temps d'observation uniforme (comme FU2) mais avec une grille plus fine dans un espace paramétrique, agrandissant et augmentant la sensibilité. Selon nos études, cela devrait nous donner au moins une augmentation de 40 % du rapport signal bruit. Cela est suffisant pour séparer en toute confiance un possible signal de bruit de fond. En fait, nous nous attendons à n'avoir que quelques candidats sortant de FU3, lequel pourrait être confirmé ou rejeté en se basant sur des études spécifiques de candidats adaptés.

FU3 est un court essai, de l'ordre de quelques semaines, et qui s'est terminé fin Septembre. Si nous voyons quelque chose, ce sera extrêmement excitant ! Sinon, nous pourrons fixer une limite supérieure plus contraignante sur l'amplitude des ondes gravitationnelles continues. Et enfin, les détecteurs plus sensibles et améliorés de l'Advanced LIGO ont été branchés ces jours, et nous ne pouvons plus attendre pour examiner cette nouvelle donnée.

 


Nouvelles sur la recherche de pulsar binaire radio (Benjamin Knispel)

Notre recherche réalisable des pulsars radio les plus actifs est une nouvelle analyse plus sensible de l'étude Parkes Multi-beam Pulsar (PMPS). Elle couvre un plus large espace paramétrique que celle du même ensemble de données d'une recherche précédente d'Einstein@Home. Depuis son démarrage en Mars, nous avons traité approximativement 30 % de toutes les observations. Jusqu'à présent, aucune nouvelle découverte n'a été faite, mais nous avons vu quelques candidats intéressants et nous avons redécouvert beaucoup de pulsars connus.

 

Chaque fois que nous obtenons de nouvelles données de l'étude PALFA avec le télescope d'Arecibo, nous les envoyons immédiatement à vos GPUs et vos appareils Android. Au cours des mois passés, nous avons reçu quatre lots de nouvelles données. Dans les dernières données, nous avons découvert de nouveaux pulsars radio. Trois d'entre eux (J1955+29, J1853+00, et J1853+0029) ont déjà été confirmés par l'observation de suivi requise. Félicitations à Przemek Wisialski et Gary S. Grant II, Robert Dolezal et Jim Trettel, et [TiDC] Chulma – S'inergy et boinc_qc dont les ordinateurs ont trouvé des pulsars avec la plus haute importance statistique. Les observations de suivi pour le candidat restant seront bientôt effectuées par le télescope radio d'Arecibo.

Enfin, un document faisant état d'une découverte antérieure d'un pulsar radio dans les données PALFA a été publié dans l'Astrophysical Journal [3]. Vous pouvez le lire gratuitement sur le serveur d'épreuve arXiv [4]. Le document présente la découverte d'un pulsar milliseconde qui a une orbite remarquablement excentrée, et examine ce système et les 4 autres connus et similaires pour savoir comment ils auraient pu se former. En tous cas, ils n'ont pas pu se former par ce que nous pensons être la voie standard de formation des pulsars millisecondes, par exemple, à travers l'accélération de la rotation d'un vieux pulsar par transfert de matière d'une étoile compagnonne. Vous pouvez en lire un peu plus ici [5].


Nouvelles sur la recherche de pulsar gamma (Holger Pletsch)

Les diverses améliorations offertes par la dernière étude toujours en cours, sur les sources inconnues de rayons gamma, a porté ses premiers fruits. Au début de ce mois, nous annoncions la découverte Einstein@Home d'un nouveau pulsar gamma caché dans les données du télescope spatial Fermi, laquelle a été publiée dans les lettres de l'Astrophysical Journal [6] (pré-impression en accès ouvert disponible ici [7], accompagnement de communiqué de presse ici [8]). Davantage de découvertes excitantes de candidats sont actuellement étudiées en détail. Nous examinons la faisabilité d'étendre l'étude à d'autres types de système pulsar non encore recherchés dans Einstein@Home.


Nouvelles de l'administration du projet (Bernd Machenschalk)

Concernant la recherche de pulsar gamma, nous avons distribué de nouvelles versions de l'application qui inclut une correction de bogue mineure (typo dans une constante numérique) et la fonction de checkpointing au cours de la dernière étape de la tâche (« suivi »), laquelle ne pouvait pas auparavant être interrompu à tout moment . Cela nous permet maintenant d'améliorer légèrement le nombre de candidats suivis pour intercaler le dernier bit de sensibilité hors du calcul .

Le « S6Bucket Follow-Up run #2 » a pris fin (voir au-dessus) et la troisième étape de suivi s'exécutera jusqu’à la fin septembre. Après la fin de cette troisième étape, il n'y aura plus de nouvelles recherches sur les ondes gravitationnelles pour un moment, et les projets CPUs seront à 100 % sur la recherche de pulsar gamma.

Les applications de la recherche des pulsars binaires radio ont aussi été mises à jour : des optimisations qui réduisent principalement la quantité de données qui doit être échangée entre les mémoires des GPU et des CPU, ont été implémentées à la fois pour les applications BRP4 (Données Arecibo) et BRP6 (Données Barkes) dans leurs versions 1.52. Il en résulte une accélération qui peut aller jusqu'à 50 %. Les applications CUDA actuellement en test bêta ont aussi été mises à jour vers la version 5.5 de CUDA (La version 3.2 de CUDA était auparavant utilisée). Le gain de vitesse obtenu grâce à l'utilisation de ces versions dépend beaucoup de la carte utilisée (GPU), il varie de 0 à 50 %.

Concernant l'infrastructure générale du serveur, nous avons effectué de nombreuses mises à jour de sécurité et systèmes additionnelles et nous sommes dans un processus de remplacement des vieux serveurs qui deviennent peu fiables par rapport à du matériel neuf.

[1] http://www.ligo.org/magazine/LIGO-magazine-issue-7.pdf#page=18
[2] http://jobs.uwm.edu/postings/23976
[3] http://iopscience.iop.org/0004-637X/806/1/140/
[4] http://arxiv.org/abs/1504.03684
[5] http://einstein.phys.uwm.edu/forum_thread.php?id=11257
[6] http://iopscience.iop.org/2041-8205/809/1/L2/
[7] http://arxiv.org/abs/1508.00779/
[8] http://www.aei.mpg.de/1689618/EatHGPSRHidden

Si vous voulez discuter de cette lettre d'informations avec d'autres volontaires d'Einstein@Home, et les développeurs et les scientifiques du projet, rendez-vous dans ce fil de discussion du forum :
http://einstein.phys.uwm.edu/forum_thread.php?id=11499


Merci pour votre soutien constant, Bruce Allen, Benjamin Knispel,
Bernd Machenschalk, M. Alessandra Papa, et Holger Pletsch de l'équipe Einstein@Home.