Cet article est une traduction du communiqué émis par l'Observatoire National de Radioastronomie. Même si la découverte n'a pas été faite par un projet de calcul distribué, les données du projet SETI pourraient très certainement abriter quelques spécimens supplémentaires de ces phénomènes astronomiques qui viennent d'être découverts grâce au radiotélescope de Parkes en Australie :
Des astronomes étudiant les archives d'un radiotéléscope australien ont découvert un puissant et bref sursaut d'ondes radio qui, selon eux, caractériserait un genre entièrement nouveau de phénomène astronomique.
« Ce sursaut semble provenir de l'Univers lointain et pourrait avoir été produit par un événement étrange tel que la collision de deux étoiles à neutrons ou l'agonie d'un trou noir en évanescence, » explique Duncan Lorimer, maître assistant de physique à l'Université de Virginie Occidentale (WVU: West Virginia University) et à l'Observatoire National de Radioastronomie (NRAO : National Radio Astronomy Observatory). L'équipe de recherche, menée par Lorimer, se compose de Matthew Bailes, Université Swinburne (Australie), Maura McLaughlin (WVU et NRAO), David Narkevic (WVU), et Fronefield Crawford des Universités Franklin et Marshall à Lancaster en Pennsylvanie. Les astronomes ont annoncé leurs résultats dans l'édition du 27 septembre du journal en ligne Science Express (A Bright Millisecond Radio Burst of Extragalactic Origin).
Lumière visible (nuances de
gris) et image radio (cercle) du petit nuage de Magellan et de la zone
du ciel où le sursaut est situé. CRÉDIT : Lorimer et al., NRAO/AUI/NSF Cliquez sur l'image pour la visionner en haute résolution (114 Ko) |
David Narkevic, un étudiant
de premier cycle à l'Université de Virginie
Occidentale, a été à l'origine de la
surprenante découverte en réanalysant des
données issues d'observations du petit nuage de Magellan
faites par le radiotélescope de Parkes (64 m) en Australie.
Les données provenaient d'un enregistrement de 480 heures
d'observations des nuages de Magellan.
« Cet enregistrement était
utilisé pour découvrir de nouveaux pulsars, et il
avait déjà été
utilisé pour rechercher les signaux pulsés que
les pulsars produisent habituellement, »
explique Lorimer. « Nous avons
réexaminé les données, en recherchant
des sursauts qui, à la différence de ceux
habituellement émis par les pulsars, ne sont pas
périodiques ».
Les données enregistrées couvraient les nuages de
Magellan, un couple de petites galaxies en orbite autour de notre
propre Galaxie, la Voie lactée. À environ 200.000
Années-Lumière de la Terre, les nuages de
Magellan sont des objets célestes importants dans le ciel de
l'hémisphère Sud. Ironiquement, la nouvelle
découverte n'a pas été
émise depuis l'une de ces deux galaxies, mais est beaucoup
plus éloignée.
« Nous avons eu un peu de chance que
l'enregistrement incluait des observations de la zone du ciel entourant
les nuages, » précise
Narkevic. C'est grâce à ces observations
adjacentes que le mystérieux sursaut radio a pu
apparaître dans les données.
Le sursaut radio était puissant selon les normes
astronomiques, mais a duré moins de cinq millisecondes. Le
signal était étalé, les
fréquences les plus élevées ont
été reçues par le télescope
avant les fréquences plus basses. Cet effet,
appelé la dispersion, est provoqué par le passage
du signal au travers des gaz ionisés dans l'espace
interstellaire et intergalactique. La valeur de cette dispersion,
expliquent les astronomes, indique que le signal a probablement
été émis à trois milliards
d'Années-Lumière de la Terre.
Aucun des sursauts radio précédemment
découverts en provenance de l'espace ne possède
la même série de caractéristiques.
« Ce sursaut représente un
phénomène astronomique entièrement
nouveau, » s'enthousiasme Bailes. Les astronomes
estiment sur la base de leurs résultats que des centaines
d'évènements semblables devraient se produire
chaque jour dans le ciel. « Peu
d'observations radio ont la sensibilité
nécessaire pour de tels sursauts de courte durée,
qui les rend notoirement difficiles à détecter
avec les instruments actuels,» ajoute Crawford. La
prochaine génération de télescopes
radio actuellement en cours de développement devrait pouvoir
détecter de nombreux sursauts de ce type dans le ciel.
Bien que la nature de ce mystérieux objet ne soit pas
très claire, les astronomes ont quelques idées de
ce qui pourrait provoquer de tels sursauts. Une des
hypothèses est qu'ils pourraient faire partie de
l'énergie libérée lorsque une paire
d'étoiles à neutrons superdenses se heurtent et
fusionnent. Quelques scientifiques pensent qu'un tel
évènement peut provoquer un type de sursauts
gamma, mais la seule émission radio de ce type
observée jusqu'ici fut le contrecoup subsistant à
la suite du sursaut originel.
Une autre hypothèse, plus exotique, serait le sursaut
d'énergie d'un trou noir en évaporation. Les
trous noirs, qui concentrent la masse si densément que
même la lumière ne peut s'échapper du
fait de la pression, peuvent perdre leur masse et leur
énergie par un processus proposé par le
célèbre physicien britannique Stephen Hawking. Le
sursaut radio qui vient d'être découvert pourrait
être le « dernier
soupir » d'un trou noir au moment où son
évaporation est entièrement terminée.
« Nous recherchons activement d'autres
sursauts puissants et courts, dans d'autres archives qui
étaient prévues à l'origine pour
découvrir des pulsars, avec l'espoir de lever le
mystère de l'origine de ces sursauts, »
indique McLaughlin. « En outre, si nous
pouvons associer ces évènements à des
galaxies dont la distance est connue, la dispersion radio que nous
mesurons pourra être utilisée comme une nouvelle
méthode performante pour déterminer la
quantité de matière dans l'espace intergalactique
».
Traduction de l'article trouvé sur un site d'information australien
Par Sam Cardwell
28 septembre 2007
UNE ÉQUIPE
d'astronomes américains a détecté un
énorme sursaut d'énergie radio en provenance de
l'espace profond à l'aide du radiotélescope de
Parkes (Nouvelle-Galles du Sud, Australie).
L'énorme sursaut d'énergie, qui a surpris les
scientifiques par sa puissance, serait localisé à
500 mégaparsecs ou 1,5 milliard
d'années-lumière de la Terre.
Le Professeur Matthew Bailes de l'Université Swinburne
à Melbourne explique que le sursaut était
inhabituel car ce genre d'activité est habituellement
très faible à de telles distances
extrêmes.
« Normalement les activités
cosmiques que nous recherchons à cette distance sont
très faibles mais celle-ci était si puissante
qu'elle a saturé notre équipement, »
décrit-il dans son rapport .
Le sursaut d'énergie, qui a duré seulement cinq
millisecondes, était si fort que lorsqu' il a
été détecté pour la
première fois, il y a six ans, il a
été écarté comme une
interférence artificielle.
La signification du sursaut a été
découverte par David Narkevik, un étudiant de
premier cycle à l'Université de Virginie
Occidentale, alors qu'il analysait à nouveau des
données rassemblées il y a 6 ans par le
radiotéléscope de Parkes.
Le chef de la recherche, le professeur assistant Duncan Lorimer de
l'Université de Virginie Occidentale explique que ce sursaut
pourrait être le résultat de la collision de deux
étoiles ou de la mort d'un trou noir.
« Le sursaut pourrait avoir
été produit par un
évènement exotique tel que la collision de deux
étoiles à neutrons ou le dernier soupir d'un trou
noir à la fin de son évaporation
complète, » dit-il.
La quantité d'énergie dissipée par ce
sursaut fut de 1033 Joules ou
l'équivalent de l'énergie utilisée
annuellement par 185,3 milliards de foyers australiens.
Le rapport complet sur cette découverte est disponible dans
le journal en ligne Science Express.