En raison d'une attaque par des "hackers" malveillants (crackers), Wolfgang Aigner, le responsable du projet Rectilinear Crossing Number a été contraint d'annoncer la fin de ce projet de calcul partagé. Aucune donnée n'a été perdue, cependant l'équipe de recherche ne dispose pas de ressources humaines et financières suffisantes pour reconfigurer le serveur et résoudre les failles de sécurité. Le serveur sera disponible tous les jours entre 9h00 et 17h00, le temps de recueillir les résultats des unités de travail en attente d'envoi et en cours de calcul, mais aucune nouvelle unité de travail ne sera générée. Par chance, le projet est suffisamment proche de son aboutissement pour que les derniers calculs soient effectués sur le réseau informatique de l'Université de Graz en Autriche. L'équipe de recherche tiendra la communauté informée de l'avancée des calculs réalisés en interne.
Le projet Rectilinear Crossing Number avait débuté le 30 juin 2006. Initialement, l'objectif du projet consistait à trouver la façon optimale de placer 18 points (appelés des sommets) dans un graphe complet de manière à minimiser le nombre de croisements entre les segments de droites (les arêtes) reliant deux à deux chacun des sommets du graphe. La solution avait été trouvée en janvier 2007 et rendue publique dans un article du Frankfurter Allgemeine et sur Futura-Sciences. Depuis cette découverte, le projet s'était donné pour ambition de découvrir la façon optimale de placer 20 points dans un graphe complet. Les résultats empiriques obtenus par le projet de calcul partagé ont permis une avancée considérable de la théorie. Ainsi, les mathématiciens de l'université de Graz savent désormais qu'un graphe complet à 19 sommets admet au moins 1 318 croisements dans le plan, un minimum de 1 657 croisements dans un graphe complet à 20 sommets, 2 055 croisements dans un graphe complet à 21 sommets, 2 528 croisements pour 22 sommets, 3 077 croisements pour 23 sommets, 3 699 croisements pour 24 sommets, 4 430 pour 25 sommets, 5 250 croisements pour 26 sommets et 6 180 croisements pour 27 sommets (le tableau des résultats est présenté sur le site internet d'Oswin Aichholzer). Le résultat de ces recherches à première vue très théorique peut trouver des débouchés très concrets notamment lorsqu'il s'agit d'assembler un grand nombre de composants électroniques sur un circuit imprimé, ou de modéliser des réseaux informatiques.